L’immobilier en Russie a connu une forte croissance qui laissait entrevoir une possible instabilité. Avec les sanctions internationales, le risque est plus grand que jamais.
La crise sanitaire a grandement marqué le monde et influencé l’industrie de l’immobilier dans sa vaste généralité. Toutefois, du côté du pays de Vladimir Poutine, le taux de construction de logements n’a pas subi de baisse importante.
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En réalité, ce sont 75,5 millions de mètres carrés de logements qui ont été bâtis en 2020. Seulement 5.9 % en moins qu’en 2019.
La même année, les transactions hypothécaires ont représenté 64 % de l’ensemble des transactions sur le marché immobilier.
Malheureusement, une évolution aussi rapide a son prix. Et on verra dans cet article comment il pourrait être la cause de l’effondrement de l’immobilier en Russie.
Une évolution exceptionnelle du marché immobilier
En France, la construction des logements neufs prend généralement beaucoup de temps. En Russie par contre, on voit sortir de très nombreux complexes immobiliers du sol. En très peu de temps.
Le marché immobilier neuf en Russie démontre ainsi une bonne santé et un dynamisme singulier. Le gouvernement local, a bien conscience de l’intérêt grandissant du peuple vis-à-vis de l’investissement immobilier.
Ainsi, le gouvernement fait le nécessaire pour favoriser les achats immobiliers neufs. Cette croissance, à la fois de l’offre et de la demande, entraîne immédiatement une envolée de prix.
Une hausse des prix qui touchent toutes les formes de biens immobiliers
Afin d’étoffer la demande grandissante des biens immobiliers neufs en Russie, des programmes de constructions ont été mis en place dans les grandes villes. Notamment à Saint-Pétersbourg, Moscou ou même Sverdlovsk.
Malgré ces mesures et les biens prochainement disponibles, les prix continuent à monter frénétiquement. Le marché devient donc de plus en plus tendu.
Il est toutefois bon de noter que 28 % des nouveaux projets de construction se font à la capitale du pays. Et ça se comprend ! Moscou est le principal poumon économique du pays et donc la destination phare des acheteurs immobiliers.
Ce qui se profile à l’horizon d’une continuité de hausse des prix
Sur les trois derniers mois, le prix moyen au mètre carré d’une maison russe de 4 pièces est monté de 20,5 % (et de 44,3 % sur les douze derniers mois).
La première répercussion de ces montées de prix est un impact sur les taux d’intérêt des crédits immobiliers. Une hausse de la demande de prêts, entraînerait une hausse du taux d’intérêt pour réguler et stabiliser le marché de l’emprunt immobilier.
Ce qui implique immédiatement que le crédit coûte bien plus cher chez les emprunteurs. Ces derniers devant donc se retrouver avec un budget bien moins élevé.
D’un autre côté, avec l’étranglement économique des sanctions qui font suite à la guerre ukrainienne, les taux d’intérêts ont plus que doublés. Après une croissance de 11 points, on passe de 9% à 20%.
C’est immense !
Il est donc extrêmement dangereux de contracter un prêt immobilier en cette période d’instabilité.
Cette flambée du taux d’intérêt pourrait conduire à une situation dans laquelle on aurait plus de logements neufs que d’habitants.
Une croissance rapide de constructions, qui n’est pas rattrapée par la demande.
Si cette tension n’est pas habilement régulée par les acteurs étatiques, une crise immobilière pourrait survenir.