En 2025, Taïwan affiche un calme stratégique. La réélection du Parti démocratique progressiste (DPP) a rassuré les marchés. Les tensions avec la Chine restent contenues. Pékin poursuit sa pression, mais sans escalade militaire. Résultat : les investisseurs étrangers retrouvent confiance. Les flux de capitaux repartent à la hausse, notamment dans l’immobilier, la tech et les énergies renouvelables.
Le boom silencieux de l’immobilier à Taïwan
Le marché immobilier de Taïwan surprend. Après des années de stagnation, il redémarre discrètement. Les grandes villes comme Taipei, Taichung et Kaohsiung voient les prix grimper de 3 à 5 % sur un an. Le luxe progresse, mais c’est le segment des petites surfaces qui attire les investisseurs. Les jeunes actifs fuient encore le centre-ville. Ils privilégient les quartiers en mutation et les villes satellites bien connectées. Le métro automatique de Taipei, étendu en 2024, dynamise plusieurs zones.
Les rendements locatifs bruts tournent entre 2,8 % et 4,5 %, selon les quartiers. Le gouvernement limite les achats spéculatifs, mais encourage les investissements étrangers via des règles plus lisibles. L’achat par une société offshore reste possible avec un montage bien structuré.
Port franc technologique
Taïwan reste le cœur battant de la tech mondiale. TSMC, géant des semi-conducteurs, ouvre une nouvelle usine à Kaohsiung. D’autres acteurs locaux profitent du découplage sino-américain pour se positionner comme fournisseurs neutres. Cela crée un effet d’entraînement. Le foncier industriel grimpe. Les zones franches se multiplient autour des pôles d’innovation. Les bureaux en périphérie deviennent stratégiques, surtout pour les entreprises étrangères cherchant un pied-à-terre en Asie sans dépendre de la Chine.
Les data centers, portés par la demande en IA, explosent. Microsoft et Google investissent massivement dans l’île. Cette ruée crée une tension sur les terrains à usage mixte, notamment dans le Nord.
Fiscalité attractive et niches d’investissement
Le régime fiscal taïwanais reste compétitif. L’impôt sur les sociétés plafonne à 20 %. Les revenus étrangers déclarés peuvent bénéficier d’exemptions sous certaines conditions. Un résident non-dom peut optimiser sa fiscalité en jouant sur les périodes de résidence effective.
Les niches immobilières se situent désormais en dehors des grands centres. L’est de l’île, longtemps ignoré, attire une clientèle en quête de résidences secondaires ou d’écolodges. Hualien et Taitung, encore abordables, se transforment doucement. Le développement du tourisme intérieur post-COVID accélère cette mutation.
Les plateformes locales de crowdfunding immobilier, plus stables qu’en Europe, proposent des projets à rendements attractifs, souvent entre 6 et 8 %, avec un risque maîtrisé.
Risques maîtrisés mais présents
Taïwan reste vulnérable aux catastrophes naturelles. Les normes antisismiques sont élevées, mais les coûts de reconstruction peuvent freiner certains investisseurs. La géopolitique constitue un autre facteur. Même si le risque d’invasion reste faible, il plane toujours sur l’horizon. Les actifs immobiliers sont donc perçus comme des placements de moyen terme, à forte sensibilité diplomatique.
La monnaie taïwanaise, le dollar NT, reste stable. La Banque centrale ajuste prudemment ses taux pour contenir l’inflation sans casser la croissance.
Taïwan en 2025 reste un terrain d’opportunités discrètes et solides.
Enfin, ceux qui savent lire entre les lignes, miser sur les bonnes zones et comprendre les codes locaux peuvent y bâtir des stratégies résilientes. Dans un monde fracturé, l’île joue sa propre partition. Elle attire les pragmatiques, les technophiles et les investisseurs patients.