Depuis le printemps 2025, la Slovénie rebat les cartes de l’attractivité pour les travailleurs indépendants internationaux. Pour les heureux élus, ils n’auront pas à attendre longtemps pour déménager. En effet, le visa nomade numérique slovène sera disponible au 1er novembre 2025.
Cap sur le centre de l’Europe, la Slovénie
Nichée entre les Alpes, la Méditerranée et les Balkans, elle propose désormais un programme de résidence dédié aux digital nomads. Objectif affiché : attirer 5 000 profils qualifiés d’ici fin 2026. La démarche, inspirée du modèle estonien mais adaptée au marché slovène, crée une brèche dans la politique migratoire européenne.
Un permis de séjour accéléré
Le gouvernement slovène propose un Digital Nomad Residence Permit de 12 mois, renouvelable une fois. Le traitement se veut rapide (moins de 30 jours). Il suffit de prouver une activité professionnelle hors Slovénie, un revenu mensuel d’au moins 2 500 euros, et une assurance santé internationale. Les candidats peuvent soumettre leur dossier entièrement en ligne, sans présence physique obligatoire. Le processus s’appuie sur un partenariat public-privé avec les plateformes de freelancing comme Upwork ou Deel.
Avantages fiscaux modulés
La Slovénie n’a pas opté pour une exonération fiscale complète, mais propose une imposition simplifiée : 20 % forfaitaires sur les revenus étrangers pour les nomades numériques, sans cotisation locale obligatoire. Le pays mise sur la consommation locale, la location de logements et l’investissement ponctuel dans les infrastructures numériques. Ljubljana, Maribor et Piran offrent déjà des espaces de coworking subventionnés et un accès fibre garanti.
Impact économique attendu
Selon l’Institut slovène pour la politique numérique, chaque nomade génère en moyenne 18 000 € par an pour l’économie locale (hébergement, restauration, transports, événements, santé). Le programme pourrait injecter 90 millions d’euros annuels dès 2026. Les villes secondaires espèrent profiter de cet afflux pour relancer leur tissu économique, notamment dans les régions de Prekmurje et de la vallée de la Savinja.
Soft power et intégration culturelle
La Slovénie ne veut pas seulement des visiteurs temporaires. Le permis inclut un accès gratuit à des cours de langue et de culture slovène. Des événements sont organisés chaque mois pour faciliter les échanges entre résidents et nomades. L’approche vise à ancrer les nouveaux venus dans le pays et, à terme, à en faire des résidents permanents. Le gouvernement souhaite convertir au moins 20 % de ces nomades en entrepreneurs locaux ou investisseurs à long terme.
Concurrence régionale musclée
Face à la Croatie, qui attire déjà une large communauté grâce à ses plages et à son régime fiscal très favorable, la Slovénie mise sur son haut niveau de sécurité, son éducation gratuite et la stabilité de ses institutions. À la différence du Portugal, elle reste hors de portée de la spéculation immobilière de masse. Cela permet d’éviter une flambée des loyers comme observée à Lisbonne ou à Dubrovnik.
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La Slovénie voit plus loin…
Si le modèle fonctionne, Ljubljana pourrait devenir le prochain hub européen des technologies décentralisées et de la création numérique. Déjà, des start-ups d’IA générative et de cybersécurité installent des relais temporaires dans la capitale. Des accords avec la Suisse et l’Autriche sont en cours pour permettre aux nomades de circuler et facturer librement dans l’espace alpin. Une monnaie numérique régionale, le “Dinar Digital Slovène”, est même évoquée pour 2027.
Une diplomatie du talent assumée
En 2025, attirer des talents nomades devient un levier stratégique. Loin d’un simple gadget, le visa numérique slovène incarne une vision claire : utiliser la mobilité internationale comme moteur de croissance. Dans un pays qui souffrait jusqu’à récemment d’un exode des jeunes diplômés, ce renversement de flux marque un tournant. Et d’autres États, comme la Hongrie ou la Slovaquie, suivent déjà de près cette initiative slovène.
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